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Acquisitions simultanées
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La question de pouvoir maintenir une acquisition à 1 seconde que l’on n’utilisera qu’en cas d’évènement exceptionnel, à côté d’une acquisition à 30 secondes utilisée pour le calcul routinier se pose souvent, et la réponse diffère avec le type de récepteur. Cet article vise à rassembler les expériences de chacun sur la conduite à tenir face à ces récepteurs.
Il faut d’abord noter que, sur les récepteurs que nous avons pu tester à la DT (GB1000 et NetRS), la « décimation » à 30 secondes d’acquisitions à 1 seconde donnait les mêmes fichiers RINEX (aux bits d’indication de saut de cycle près) qu’une acquisition à 30 secondes simultanée. Si la configuration d’utilisation le permet, il peut être plus simple d’effectuer uniquement une acquisition à la fréquence maximale désirée et d’en extraire les données « de routine ».
Ashtech
C’est Ashtech qui avait lancé le concept du « ring buffer » dans le récepteur Z12 CGRS.
Z12 CGRS : avec ce récepteur, on peut directement réserver une zone mémoire à l’acquisition à 1 seconde pendant que l’autre partie de la mémoire conserve les données à 30 secondes. La zone à 1 seconde est recyclée de façon à garantir la permanence de l’acquisition : les fichiers les plus vieux sont écrasés par les nouveaux.
Z-Xtrem : ce récepteur ne possède pas cette possibilité et la seule solution est de coupler une acquisition sur la mémoire interne à 30 secondes avec une émission sur un des ports série du message constructeur (commande $PASHS,OUT sur un message MBN -measurement- en binaire) à 1 seconde. Il faut alors disposer d’un ordinateur avec un programme capable de lire ce qui arrive sur le port série et de l’écrire à la volée sur le disque dur. A charge pour ce programme de fermer et d’ouvrir des fichiers aux heures de changement de fichier.
Trimble
NetRS : comme évoqué dans l’article sur ce récepteur, il permet de créer 26 sessions d’acquisition différentes avec éventuellement un espace mémoire réservé et la possibilité d’écraser ou non les anciens fichiers avec les nouveaux.
NetR5 : curieusement, Trimble a fait le choix de supprimer totalement cette gestion des sessions sur ce modèle. On se retrouve avec l’unique solution de coupler l’enregistrement interne avec l’émission, sur un des ports de communication, des données brutes époque par époque.
Topcon
Legacy : ce récepteur n’autorise qu’une seule session en interne mais son logiciel d’interface, pc-cdu, propose un mode « Real Time Logging » qui permet une acquisition directement sur le disque dur du pc à la période choisie. Attention : ce mode n’est accessible que pendant les 6 premiers mois d’utilisation de pc-cdu (sauf pour sa toute première version, du temps où il était distribué par Javad). Il faut donc penser à mettre à jour régulièrement sa version de pc-cdu.
GB1000 : ici, comme le laissait présager l’initiation GRIL de l’article sur le GB1000 , ça se complique !
Il faut bien comprendre que la carte électronique du GB1000 est strictement celle du Legacy et que GRIL n’a connaissance ni de l’existence d’un clavier avec écran, ni d’une carte mémoire externe. Par dessus cette carte électronique (qu’on appellera « carte nav ») a été ajoutée une carte dite « controler » chargée de traduire les commandes clavier en commandes GRIL adressées à la carte nav. En particulier lorsqu’on procède à un enregistrement simultané sur mémoire interne et externe, la carte controler doit (c’est une supposition) demander une ligne de données à la carte nav qu’elle se charge d’écrire sur la mémoire externe pendant que la carte nav écrit la même ligne sur sa mémoire interne.
Ensuite, il faut comprendre le fonctionnement de l’AFRM. D’un côté on définit la période d’échantillonnage avec le paramètre /par/log/a/sc/period, d’un autre on définit la période de l’AFRM (c’est à dire la durée entre l’ouverture d’un fichier et sa fermeture) avec le paramètre /par/log/rot/sc/period.
Ainsi, pour lancer un enregistrement à 1 seconde/ 1 heure en mémoire interne, il faut indiquer, en GRIL :
set,/par/log/a/sc/period,1 set,/par/log/rot/sc/period,3600
[1]
puis, pour obtenir l’enregistrement à 30 secondes/ un jour sur la mémoire externe, programmer cette acquisition à partir du clavier.
L’astuce, pour éviter toute perturbation de la programmation GRIL par les ordres « ponctuels » du controler, consiste à faire coïncider les écritures et les changements de fichier demandés à la carte controler avec ceux de la carte nav. Ici, le controler demande une écriture en mémoire interne toutes les 30 secondes, ce qui coïncide avec une écriture de la programmation GRIL sur 30. De même, le changement de fichier demandé par le controler à minuit correspond à l’un des 24 changements de fichier programmés en GRIL.
On constate cependant un changement de fichier à 00:01 et donc la présence d’une session ’a’ suivie d’une session ’aa’.
Maintenant, une curiosité qui est logique si l’on a compris le fonctionnement ci-dessus : en cas de coupure d’alimentation électrique, le GB1000 redémarre toujours dans la configuration où il était au moment de la coupure. Dans le cas qui nous occupe, sur la mémoire interne, l’acquisition à 1 seconde est la première à reprendre. On observe la création d’un premier fichier contenant une acquisition à 1 seconde pendant moins de 30 secondes. Puis arrive un fichier à 30 secondes pendant le reste de l’heure et ce n’est qu’au changement d’heure qu’on revient de façon stable dans notre configuration initiale. C’est la démonstration du fait qu’avec le GB1000, c’est le dernier qui parle qui a raison (voir les « chausse-trapes » dans l’article sur le GB1000) : tant qu’il n’y avait pas d’acquisistion à 30 secondes issue du clavier à travers la carte controler, l’acquisition part sur la période d’échantillonage qu’elle a gardé en mémoire, celle programmée en GRIL. Mais l’AFRM n’a pas encore pris la main. Il est probable que nous soyons simplement en train d’acquérir un seul fichier sans fin. Dès la première commande issue du controler passée, la carte nav reste sur une demande d’acquisition à 30 secondes. Au changement d’heure l’AFRM demande un changement de fichier ET une acquisition à 1 seconde. La carte nav reste là -dessus.
En revanche, côté mémoire externe, en dépit de l’ordre d’écriture à 30 secondes dont nous observions l’existence à l’instant, rien n’est plus écrit dans le fichier à 30 secondes jusqu’au jour suivant !
Dans ce mode de fonctionnement, la seule façon de récupérer les fichiers bruts à 30 secondes est de retirer la mémoire externe et de copier son contenu sur un ordinateur. D’après ce qu’on vient de voir juste au-dessus, il n’y aura plus aucune donnée sur la mémoire externe pour ce jour-là quelque soit le moment où on la ré-insère.
Pour ce qui est de l’aspect « ring buffer », l’effacement des fichiers les plus anciens se fait de manière indépendante sur la mémoire interne et la mémoire externe. La taille de CompactFlash externe n’a pas de contrainte (inférieure ou supérieure) par rapport à la mémoire interne pour permettre une gestion correcte de l’espace disponible de chaque côté.
[1] Sans doute pour garantir une compatibilité avec les versions antérieures de GRIL, le paramètre /par/log/sc/period est actuellement équivalent au paramètre /par/log/a/sc/period